Retour sur la rando du 27 avril 2022

Noisy-le-Grand – Hommage à Ricardo Bofill

Nous sommes 23 randonneurs ce matin à la sortie du RER de Noisy-le-Grand. Le paradoxe est que cette ville, intégrée dans le périmètre d’aménagement de l’agglomération de Marne-la-Vallée, est aussi une cité déjà connue au 6ème siècle pour être un lieu de résidence des rois mérovingiens.

Cette randonnée rend hommage à l’architecte espagnol Ricardo Bofill, décédé le 14 janvier dernier. Nous avions déjà vu une de ses réalisations à St Quentin en Yvelines en décembre 2021.

Nous commençons par traverser le centre commercial « les Arcades » pour nous rendre dans le quartier Abraxas.

La conception du projet Abraxas est confiée à Ricardo Bofill en 1978, suite à un besoin urgent de logements sociaux à cette époque. L’ensemble est inauguré en 1983.

Bofill œuvre contre une « architecture de masse », à contre courant de Le Corbusier et de ses grands ensembles immobiliers HLM qu’il qualifie d’architecture sans identité.

Les Espaces d’Abraxas incarnent un des derniers vestiges des utopies des années 1970, à une période où l’on rêvait de mixité sociale dans l’habitat. L’ensemble regroupe 600 logements dans trois bâtiments : le Théâtre, l’Arc et le Palacio.

Cette cité atypique, a servi de décor rétro-futuriste à de nombreux  films y compris des productions hollywoodiennes :  A mort l’arbitre, Brazil,  Mais qui a tué Pamela Rose ?, Hunger Games (voir un extrait ici), Trepalium,  Sceptre (court-métrage), Big Bug en 2022. Une dizaine de clips vidéo de différents chanteurs français et étrangers ont aussi été tournés à cet endroit.

Tout le monde est impressionné par cette architecture écrasante dans un amphithéâtre désert. Mais tous ont le sourire sur la photo de groupe.

Après une dizaine de minutes à contempler cette architecture hors norme, nous repartons vers le centre commercial pour ressortir sur l’esplanade.

Direction les Arènes de Picasso qui présentent aussi une architecture exceptionnelle. Nous passons devant l’église moderne de St Paul des Nations.

La conception du projet des Arènes est confiée en 1981 à l’architecte espagnol Manuel Núñez Yanowsky, (qui fut pendant un temps associé à Ricardo Bofill dans un cabinet d’architecte). L’inauguration a eu lieu en 1985.

L’ensemble immobilier est organisé autour de la place Pablo-Picasso, de forme octogonale. Deux axes, nord-sud et est-ouest, la traversent. Le pourtour de la place est intégralement bâti, à l’exception de son côté sud. Les deux éléments caractéristiques de l’ensemble sont deux immeubles de forme cylindrique (surnommés les « camemberts » par les habitants).

Les bâtiments regroupent 540 logements, une crèche, une école secondaire et d’autres installations scolaires, et des boutiques.

Nous continuons jusqu’au square Constantin Balmont, et du haut des marches nous avons une vue sur toute la place Picasso (image en début d’article) avec en premier plan l’Ode, cercle en métal avec une pointe qui évoque la forme des « camemberts », œuvre du sculpteur Nassim Merkado.

Après avoir traversé l’autoroute sur une passerelle, nous atteignons le stade Alain Mimoun dont le bâtiment administratif et les vestiaires ont été décorés de motifs géométriques  par des femmes sud-africaines de l’ethnie Ndébélé, peintures typiques que l’on retrouve sur leurs cases dans leurs villages.

Nous entrons maintenant dans une zone pavillonnaire et poursuivons sur un chemin ombragé le long de l’avenue Médéric. Après une courte pause, nous faisons le tour du petit parc des Yvris.

En allant vers notre lieu de pique-nique, nous passons devant un monument à la mémoire de Jacques Aumont Thiéville et de ses compagnons morts le 17 avril 1913, lors de la chute de leur ballon à gaz parti de St Cloud et tombé dans la plaine de Fontenay.

Pour en savoir plus sur cet accident cliquer ici

Une passerelle nous permet d’accéder au Parc de la Butte Verte où des tables de pique-nique, des bancs et l’herbe verte nous attendent.

Après un repos apprécié dans ce lieu calme, nous redescendons de la colline pour nous diriger vers le centre-ville de Noisy.

Sept personnes nous quittent pour rejoindre la gare de Noisy-le-Grand et nous continuons à travers un lotissement moderne, égayé par une place avec une fontaine.

En descendant vers la mairie, dans le quartier du Clos St Vincent, nous croisons une charmante dame membre de la Confrérie des vignes de Noisy. Elle nous apprend que 400 pieds de vigne ont été plantés (cépage Sauvignon, Chardonnay et Seyval) et que des expositions sont régulièrement organisées sur le thème de la vigne.

Les premiers ceps ont été plantés au 6ème siècle et pendant 13 siècles la vigne a fortement marqué la vie de Noisy-le-Grand.

Après cette rencontre fort sympathique et instructive, nous nous dirigeons vers la halle du marché et la mairie de Noisy-le-Grand.

Derrière la mairie se cache un petit bois où nous faisons une pause. Le soleil donne et l’ombre des arbres nous rafraichit.

Après avoir descendu l’allée Caroline, nous arrivons sur les bords de la Marne que nous longeons durant un kilomètre.

Mais après la descente, il y a forcément la remontée. Ici, la ville a bien aménagé la promenade François Mitterrand. Des marches faciles à gravir sont séparées par une rigole où l’eau coule par à-coups, donnant l’impression d’une cascade.

De retour devant l’hôtel de ville, nous prenons la rue commerçante Pierre Brossolette (on à la même à Levallois !) pour nous arrêter sur la petite place des Norottes agrémentée d’une fresque évoquant l’Italie.

Il ne reste plus qu’un kilomètre pour rejoindre la gare du RER, bien sinistre avec son sous-sol bétonné. Des travaux de réhabilitation sont prévus.

Cette rando nous a permis de nous évader dans une ville étendue, riche en monuments atypiques, en parcs et même en vignes !

A bientôt pour d’autres découvertes et merci à Gisèle pour ses photos.

Jean-Claude

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3 commentaires sur « Retour sur la rando du 27 avril 2022 »

  1. Ca ne donne pas forcément envie d’y habiter, mais c’est une découverte très intéressante. Je n’étais pas là, mais j’ai vraiment envie d’aller voir de plus près cette architecture urbaine populaire. Les photos sont une bonne illustration de l’endroit. J’irai !

  2. Une rando qui nous a fait découvrir une architecture étonnante, moi qui habite la région je ne connaissais pas alors que je passe souvent à côté
    Soleil et bonne humeur pour cette journée
    Merci à Jean-Claude

  3. A l’image du dieu Janus, Noisy le Grand offrait ce 27 avril deux visages opposés :

    Une modernité urbaine, parfois exacerbée, à travers les Espaces Abraxas de Ricardo Bofill et les Arènes de Picasso de Manolo Nunez Yanowsky.
    Une tradition banlieusarde caractérisée par des pavillons à l’individualité forte au sein d’une nature mieux protégée.

    Comment vit-on dans des œuvres architecturales , certes reconnues, mais aux formes aussi improbables ? Vaut-il mieux toujours favoriser l’habitat individuel ? Ces questions resteront ouvertes parmi nos randonneurs, ravis, quoi qu’il en soit, de ces étonnantes découvertes .
    Attachée à la ville nouvelle de Marne la Vallée, Noisy le Grand, héritière d’une tradition viticole a su parallèlement conserver et promouvoir une ancienne parcelle de ses vignes .Son centre historique ouvert sur un panorama marnais aéré et convivial, fleure déjà bon la province !

    Merci à Jean-Claude de nous avoir montré cette cité aux « deux visages antagonistes  » parcourue sous un bienveillant soleil d’avril et une excellente ambiance !!

    Robert CADENE

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